Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

logo-ader13-bleu

Articles Récents

  • NOUVELLE ADRESSE WEB
    LE BLOG DE L'ADER 13 CHANGE D'ADRESSE WEB RETROUVEZ-NOUS MAINTENANT SUR / HTTP://ADER13.WORDPRESS.COM NOTA CE SITE SUR OVERBLOG NE SERA PLUS MIS A JOUR
  • Avertissement
    Les articles publiés sous cette rubrique ne doivent pas être considérés comme la position officielle de l'ADER13 sur tel ou tel point, mais des contributions individuelles aux rélexions, débats,etc.....
  • Journée du CREAI PACA et Corse du 2 avril 2009
    L’évaluation : quels apports au développement des enfants et adolescents présentant des syndromes autistiques ? Intervention d’Isabelle Thuillier, enseignante référente Spécificité de l’évaluation du PPS pour un enfant porteur d’autisme Le projet personnalisé...
  • Journée d’études de l’URAPEDA-PACA du 19 juin 2009
    Conférence 1 : Scolarisation des enfants sourds, regards croisés Intervention de Michel Sauvage, enseignant référent Le nombre d’enseignants référents évolue favorablement puisque nous serons l’an prochain 47 pour l’ensemble du département. Il peut être...
20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 14:05

 

L’évaluation : quels apports au développement des enfants et adolescents présentant des syndromes autistiques ? 

 

Intervention d’Isabelle Thuillier, enseignante référente

 

 

 

 

Spécificité de l’évaluation du PPS pour un enfant porteur d’autisme

 

 

Le projet personnalisé de scolarisation est élaboré en équipe de suivi de la scolarisation (composée des parents, de l’enseignant  référent, de l’enseignant de la classe d’accueil, de la ou des structure(s) de soins, du médecin scolaire et du psychologue scolaire. Il porte sur une année scolaire et peut être réévalué autant que de besoin. Basé sur l’évaluation de l’évolution de l’élève, il permet d’organiser l’articulation de la prise en charge thérapeutique et de la scolarité de l’élève. Il définit les compensations nécessaires (Auxiliaire de vie scolaire, transport, orientation scolaire…) à la réalisation des objectifs fixés.

 

Dresser un constat sur l’évolution du jeune dans le cadre du projet en cours.

 

Apprentissages scolaires

 

L’enseignant dispose d’un certain nombre d’outils pour évaluer ses élèves (évaluations nationales, départementales, livrets d’évaluations, exercices types…). Ces outils deviennent pourtant souvent inappropriés en raison de difficultés propres aux troubles autistiques parmi lesquelles on citer peut:

- difficultés pour le passage l’écrit

- interprétation erronée des consignes (mots à plusieurs sens, consignes multiples…)

- réponses erronées induites par la présentation de l’exercice (cocher, relier…)

- manque de disponibilité lors de la passation de l’évaluation

 

Il est donc nécessaire d’adapter les consignes, les modalités de réponse (montrer, coller, utilisation de l’ordinateur,…), et de proposer l’évaluation à un moment propice.

Ces adaptations restent complexes à mettre en place dans le contexte de la classe. De plus, elles ne sont pas toujours suffisantes.

Ainsi, pour certains, l’évaluation des compétences sera basée sur des « instants volés » où le jeune va montrer qu’il sait compter, lire, additionner, réciter un texte…. Parfois même sur des lieux autres que l’école.

L’équipe de suivi de la scolarisation s’efforce de mettre en évidence ces compétences masquées par les biais liés aux troubles autistiques et de prévoir les aménagements nécessaires à leur contournement.

Cependant, une large part de l’évaluation des jeunes autistes concerne les compétences transversales et plus particulièrement, la communication et les interactions sociales.

 

 

Les compétences transversales

 

Elles sont au centre des préoccupations lors des équipes de suivi de la scolarisation des enfants autistes car elles touchent à leurs incapacités propres : communication, interactions sociales, comportement et activité.

L’enseignant est particulièrement dérouté par ces « bizarreries ». La réunion est alors un lieu d’échange sur un certain nombre d’aspects :

-         identification des causes de certains comportements inadaptés

-         réponses apportées à ces comportements

-         savoirs faire développés dans certains contextes et qu’il serait intéressant de généraliser…

 

Pour évaluer au plus près les progrès de ces jeunes, il est donc nécessaire de s’appuyer sur une observation fine de leurs comportements et de leurs savoirs faire. Ainsi, dans les CLIS et UPI TED, les enseignants ont développé des grilles d’observation spécifiques.

Elles concernent pour une large part le vivre ensemble et le langage qui se déclinent en champs particuliers tels que la vie sociale, l’autonomie, la motricité générale, le langage non verbal… Les items observés peuvent être complètement spécifiques: gérer les changements de lieux, les changements d’activité, s’exprimer par cris, en écholalie, visser, dévisser, emboîter… Ainsi, pour certains jeunes, il faudra plusieurs années pour accepter de participer aux activités collectives ou accepter le contact des autres enfants.

C’est pourquoi, les compétences sont centralisées dans un livret portant sur plusieurs années, permettant ainsi de visualiser l’évolution de l’élève sur des périodes longues.

 

L’équipe de suivi de la scolarisation est un lieu de parole autour de l’enfant où chacun le découvre sous un autre jour et où l’on met en évidence certaines de ses potentialités à exploiter.

 

Elaborer des objectifs pour l’année à venir.

 

A partir des constats, les partenaires de l’équipe de suivi de la scolarisation proposent des objectifs proches des points d’appui, ou visant à la généralisation de compétences acquises dans certains contextes. Dans les cas qui nous concernent, ces objectifs portent le plus souvent sur des compétences transversales.

 

Je me propose d’illustrer mes propos par quelques exemples :

 

Dans un premier cas, l’objectif de scolarisation porte essentiellement sur la séparation mère/enfant. Décision a été prise de mener un travail sur les temps de sieste afin que l’enfant accepte de « lâcher prise » sans sa mère. Il s’agit là de permettre à la mère et à l’enfant d’être indépendant l’un de l’autre sur des moments particulièrement fusionnels.

Un tel projet n’a pu se concevoir qu’au cours d’un long échange entre l’école, la structure de soins (CAMSP) et la maman lors de l’équipe de suivi de la scolarisation.

 

Pour le deuxième cas, l’objectif consiste à confronter une jeune autiste aux enfants ordinaires de l’école. La maman ne supportait pas le regard porté sur sa fille dans les lieux publics et en était arrivé à ne plus porter aucune attention à sa présentation. Mis en place depuis deux ans, ce projet nous a permis de voir une évolution positive. Aujourd’hui, cette jeune fille se présente à l’école bien coiffée et vêtue avec goût. Même si la scolarité reste difficile, la fréquentation de lieux publics est beaucoup moins douloureuse.

Ce projet n’a pu se faire qu’avec un fort investissement de la structure de soins tout d’abord pour identifier la problématique de la jeune, mais aussi pour mettre en place des moyens d’accompagnement de la scolarité (IME).

 

Un autre cas concerne un jeune qui n’accédait pas à la communication. L’enseignante ayant remarqué que ce jeune pouvait répondre à certaines questions en utilisant un ordinateur, le projet a consisté à lui proposer l’outil informatique comme support de communication lors de phases orales de la classe.

Non seulement  ce jeune a communiqué grâce à cet outil, mais il montre aujourd’hui des compétences au delà de celles requises à son âge. Il commence maintenant à prononcer quelques mots « en contexte » et s’est apaisé dans le groupe classe.

Pour l’année prochaine nous travaillons sur un projet de scolarisation au CP avec le soutien de l’hôpital de jour.

 

En ce qui concerne le dernier cas, il s’agit d’un jeune lecteur de 10 ans. L’année dernière, des temps de scolarisation en classe ordinaire ont été mis en place sur des temps de lecture au CP avec l’accompagnement de l’AVS collective de la CLIS. Fort de cette expérience au cours de laquelle il était en réussite dans les apprentissages, le projet consiste à le scolariser en CE1 sur des demi-journées complètes avec l’accompagnement d’une AVS individuelle.

 

Autour de ces axes principaux, des axes secondaires sont dégagés dans le cadre plus conventionnel des compétences des programmes de l’Education Nationale.

 

Ces objectifs sont fondamentaux pour l’enseignant qui est souvent désemparé face à ces enfants pas comme les autres. Il peut alors bâtir une progression spécifique tant sur le plan des apprentissages que sur celle des compétences transversales.

 

Le dispositif

 

Pour atteindre ces objectifs, les partenaires de l’équipe de suivi de la scolarisation évaluent le dispositif nécessaire.

Une orientation en établissement médico-social peut être décidée. L’articulation entre le travail en classe et la prise en charge est définie.

Les compensations nécessaires sur le temps de classe sont étudiées : temps de présence de l’auxiliaire de vie scolaire, orientation en classe spécialisée, nécessité d’un transport….

 

Ces propositions sont alors transmises à la MDPH. Chaque partenaire fournit sous pli cacheté son argumentation pour le projet proposé. La MDPH valide alors ce projet ou bien préconise un autre dispositif.

 

Il me semble nécessaire d’attirer l’attention sur l’importance de l’observation et des échanges au cours des équipes de suivi de la scolarisation pour les jeunes autistes. Ainsi pourront se dégager des objectifs spécifiques le plus souvent basés sur des compétences sociales ou dans le registre de la communication. Ce n’est que par la mise en regard du soin et de la scolarité qu’un projet pertinent ne pourra être construit.

Au-delà de ces réunions ponctuelles, la collaboration, la communication, l’échange autour de ces enfants tout au long de l’année restent le gage de la réussite du projet afin d’assurer le cadre contenant dont l’enfant a besoin.

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires